
Une geisha, plus souvent appelée geiko à Kyoto, est au Japon une dame de compagnie raffinée réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique d’excellence des arts traditionnels japonais. Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l'art ».
Les geishas étaient nombreuses aux XVIIIe et XIXe siècles. Elles existent encore dans le Japon contemporain bien que leur nombre soit en constante diminution : estimé à 17 000 dans les années 1980, il n'est plus que d'environ 200 de nos jours, principalement à Kyoto . Cependant, grâce à une meilleure communication sur les activités des geishas notamment par la télévision et Internet, le nombre d'apprenties geisha (maiko) a connu récemment une nette augmentation.
L'institution multi-séculaire des geishas entretient un rapport étroit et complexe avec le phénomène de prostitution – entre idéalisation de leur rôle et de leurs activités, et réalités historiques et sociales.
Profession
Une geisha, accueillant un homme d'affaire américain dans le quartier de Gion à Kyōto
Les geishas ne sont pas des prostituées, mais plutôt des hôtesses ou des dames de compagnie raffinées. Bien qu'autrefois, il était possible et presque systématique d'acheter leur virginité (un événement appelé « mizuage »), elles n'avaient pas forcément des relations sexuelles avec leurs clients, ni même avec l'homme qui avait payé beaucoup d'argent pour acheter leur virginité.
Le travail principal des geishas est de participer aux banquets nommés zashiki. Ceux-ci ont généralement lieu dans les ochaya ou les restaurants traditionnels (ryotei), mais ils peuvent également se dérouler dans des salons privés ou chez des particuliers.
Les geishas ont pour rôle de divertir leurs clients ; selon le client et les circonstances, ce peut être en dansant et en jouant des airs traditionnels, ou simplement en discutant et en jouant à divers jeux de société.
Il y a une distinction entre les geishas spécialisées dans la danse et les autres : les premières sont surnommées tachikata (« debout ») ou odoriko (« danseuse »), tandis que les autres sont appelées jikata (« assise ») car elles s'asseoient pour jouer et chanter pendant que les autres dansent.
Les zashiki ne sont pas ouverts à n'importe quels clients. Il faut connaître le geisha asobi, l'art de se divertir en compagnie des geishas, et aussi être un client solvable. En effet, les zashiki sont payés sur facture, après le banquet, par les clients au restaurant, qui paye les honoraires des geishas au kenban, qui se charge de répartir l'argent entre les geishas ayant participé. Si les clients tardent à payer, voire ne payent pas du tout, le restaurant doit payer.
Les honoraires des geishas portent le nom de o-hana ou hanadai , « argent-fleur ». Ils sont proportionnels au temps que passe la geisha au zashiki. Une maiko n'encaisse qu'un demi-hanadai là où une geisha confirmée en reçoit un.
A ne pas confondre avec les osen geisha qui est souvent un euphémisme pour représenter une prostituée!
